Les sabliers - Les bougies
Les lampes à huile

Pour mesurer le temps, parallèlement au cadran solaire et à la clepsydre, l'homme fait agir à plein son imagination. Si on ne voit pas beaucoup la clepsydre dans un pays où l'eau est rare, elle est remplacée sans problème par le sablier. Son inconvénient est qu'il faut souvent le retourner pour mesurer des intervalles de temps relativement longs, mais il indique avec une bonne précision la durée d'une tâche à accomplir. Il est aussi un bon complément des deux instruments déjà cités.
Son histoire parcourt les siècles et il est utilisé alors que les horloges ont été inventées. Citons deux anecdotes relatives à son utilisation :

Christophe Colomb, en 1492, a besoin de connaître l'heure pour faire le point sur sa situation. En effet, si déterminer la latitude du navire est facile depuis longtemps à partir de la position du soleil à midi ou de l'étoile polaire la nuit, trouver la longitude nécessite de faire un calcul d'estime de la distance parcourue entre deux points. Un descriptif plus précis du problème est développé dans la partie "chronomètre" de ce dossier. Christophe Colomb connaît les horloges... à poids, lourdes, encombrantes, et incapables de fonctionner sur un navire. Il a donc à bord un sablier qu'un matelot doit retourner dès que le dernier grain de sable est tombé. La durée d'une coulée est voisine de la demi-heure. Mais la position calculée reste bien loin de la réalité.
En 1676 le vaisseau royal Suédois "Kronan" (La Couronne) explose et coule. Les deux sabliers ci-contre ont été retrouvés dans l'épave et sont exposés au Kalmar Läns Museum. La photo m'a été aimablement prétée par le conservateur du musée, avec le commentaire suivant : " Le grand sablier a été probablement employé pour mesurer le temps, le plus petit pour mesurer des temps plus brefs permettant d'enregistrer la vitesse du navire à voiles."
La vitesse est mesurée de la façon suivante : Une fois par heure, un matelot lançe à la mer une planche attachée à un cordage, retourne le sablier, et laisse filer le cordage le long du flanc du bateau. A la fin de la coulée de sable, il récupère et mesure la longueur de cordage déroulé pendant cette durée.
Pour mesurer plus facilement ces longueurs, on faisait un noeud tous les 47 pieds 1/2 (soit 15,435 m), et on comptait ces noeuds. Le terme de "noeud", qui désigne la vitesse d'un navire, vient de cette habitude. Aujourd'hui, 1 noeud vaut 1,852 km/h.
Voir "Bibliographie-Liens" pour l'adresse du site du musée.

Par ailleurs, en Flandre, dans les années 1700, on trouve un sablier accroché au mur de certaines écoles. Il indique la durée d'un exercice, d'une leçon. Le sable, comme le temps, ne s'écoule pas bien vite pour les élèves qui séchent !

La bougie est utilisée à la fois pour s'éclairer la nuit et pour connaître l'heure, à l'aide de graduations. Elle fait le bonheur des insomniaques. Sans être précise sur de longues durées, elle est précieuse pour des durées plus courtes.
En Chine, on trouve de magnifiques horloges à combustion de bâtons d'encens. La lampe à huile joue le même rôle. Les graduations de temps sont peintes ou gravées sur le réservoir.

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  ©  Francis Lagardesse. Septembre 1998. Mars 1999.